Contre l'histoire

Un des legs marquants du XXe siècle serait peut-être l’acceptation d’une complexité dans l’appréhension de la réalité : nombreuses sont les atteintes à une supposée cohérence du monde. Une attention accrue se porte, aussi bien en art qu’en littérature ou dans les sciences sociales, vers l’individu dans sa capacité à se construire et à se reconstruire face à l’histoire qui se joue et dans sa capacité à s’engager face aux structures qui déterminent le réel. Le titre de cette exposition, Contre l’histoire, explicite cette double dimension de la proximité et du rejet du fait donné comme historique, de la structure qui composerait la tendance dominante. La vidéo en est le support privilégié, avec des allers et venues entre différents formats : interview, documentaire, film d’animation ou de propagande… Les cinq artistes réunis dans l’exposition proposent des déambulations géographiques et temporelles, avec en commun une attention particulière portée à l’individu. Qu’il oppose la liberté de son action ou son incrédulité, qu’il dispose de sa propre capacité – ou incapacité – interprétative, de ses propres moyens de résistance et de pensée, l’individu peut s’avérer, à tout moment, un être politique.