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Marie-France + Patricia Martin
Claudia + Julia Müller

  • Marie-France + Patricia Martin
  • Claudia + Julia Müller

L’exposition est curatée par Michel Ritter

Cette exposition présente deux “paires” d’artistes suisses. Elle tentera de mettre en évidence le processus de création de deux personnes de la même famille et d’examiner s’il est possible de percevoir la complémentarité, la dualité ou l’origine de l’oeuvre. Une mémoire commune existe, les souvenirs d’enfance, la famille, l’environnement géographique, etc.

Dans leurs travaux, Marie-France et Patricia Martin interrogent inlassablement leur identité gémellaire en puisant dans le réservoir de leur vécu. Elles utilisent des objets simples, courants, artisanaux, qui ont un rapport direct aux travaux féminins comme pour les revaloriser ou changer leur statut. Ceci est évident dans l’installation à Fri-Art où elles présentent des napperons de dentelle sur lesquels elles interviennent en appliquant des rajouts formels de la même texture. Le résultat de cette manipulation a souvent une forte charge érotique et recèle un contenu éminemment introspectif. Ainsi, elles affirment leur identité de femme et, selon les termes de Guy Ledune, “la forme trouve une origine intime dans une sorte de questionnement identitaire se rapportant à leur propre nature: nature humaine (l’esprit et le corps), nature gémellaire (l’identité dédoublée des jumeaux) et nature de femme (le corps féminin, le rapport aux hommes)”.

Dans leur installation Restgefühl (Sentiments résiduels), Claudia et Julia Müller mettent en évidence des “moments en suspens” qui nous sont familiers à différents degrés, mais sur lesquels nous nous exprimons peu. Dans l’atmosphère d’un salon privé, une série d’attitudes de la vie quotidienne sont mises en scène, sur une fresque dessinée à même le mur. Moments brefs entre deux actions: attente, pause, ennui, en suspens, qui nous permettent d’atteindre d’autres niveaux de conscience, irrationnels, et de clarifier et cristalliser nos pensées. Au premier étage, les dessins qu’elles appellent “des images vulnérables” nous confrontent à des regards sensibles, lucides et fragiles. Cette confrontation peut nous mettre mal à l’aise, mais Claudia et Julia Müller précisent que “la différence entre un être sain et un être malade n’est pas claire”.