Ian Anüll

Les oeuvres présentées à Fri-Art parlent de la déstabilisation des codes, tout en agençant les objets afin de produire des effets poétiques jusqu’alors insoupçonnés.

Dans une première oeuvre, Ian Anüll présente un travail proche du vécu contemporain: effondrement d’un pouvoir, en URSS et en RDA. En URSS, la libération du marché a permis l’expansion d’un commerce d’images souvenirs hors des frontières, alors que la récession à l’intérieur du pays ne fait que s’aggraver. Une seconde oeuvre s’attache à l’esprit de la copie et à ses incidences dans le domaine artistique. Un questionnement, lui aussi très actuel, parce qu’il préoccupe un grand nombre d’artistes et de critiques.

Chaque événement, qu’il soit physique ou intellectuel, laisse des empreintes dans le réel. L’œuvre de Ian Anüll en saisit les ressorts, puis les utilise comme signes révélateurs des causes efficientes. Indissociable des contextes politiques, sociaux ou économiques, son oeuvre anarchiste détourne les contextes, les actions et les significations communes au profit d’une plus grande liberté: Ian Anüll dénonce les règles qui encombrent l’existence. Argent (Dollars rouges), valeurs (Art in Safe), effets socio-économiques dans l’art (Produkt), puissances politiques (chute d’un pouvoir), lourdeurs rationnelles (OVNI) et dogmes spirituels (INRI) perdent leur légitimité: l’artiste joue avec tout.

L’art n’est pas vertueux, dit l’artiste, il s’attache à l’état d’une société, dont il est sans doute un indice révélateur. Ian Anüll est un artiste à l’esprit nomade. Il s’est toujours soustrait à l’ordre établi qu’il soit bureaucratique ou artistique. Il vit sans domicile fixe.