Vanessa Beecroft

Le travail de Vanessa Beecroft est axé sur deux formes de présentation: les performances et le dessin. Ses préoccupations artistiques proviennent essentiellement d’une série de dessins et d’un journal intime retraçant huit années d’anorexie. Les dessins, immédiats et intimes, ont servi de thérapie, en réponse à son journal.

Le jour où Vanessa Beecroft a décidé de rendre publique cette période de sa vie, elle a sélectionné une audience composée spécialement de femmes qu’elle avait aperçues dans la rue avec comme seul critère l’apparence physique et une attitude maligne et compréhensive.

Le résultat a suggéré quelque chose entre le théâtre de l’absurde et les performances artistiques des féministes dans les années 1970. Ces performances, par la durée et l’absence de mouvement, les accessoires vestimentaires remis aux protagonistes anonymes fonctionnant comme un “débrayeur” d’identité, provoquent chez le spectateur une expérience déstabilisante. La figure / figuration, le phénomène de voyeurisme, les effets du double dans les personnalités sont immédiatement perceptibles, comme autant de relais d’elle-même ou de l’autre.